L’audition centrale ou le traitement auditif

On entend souvent parler de la surdité et de maux d’oreille. Toutefois, on mentionne moins souvent les problèmes d’audition reliés à un mauvais traitement de l’information auditive.

Qu’est-ce qu’un problème d’audition centrale ou de traitement auditif?

Pour les cliniciens et les chercheurs, un problème de traitement auditif résulte d’une dysfonction des processus et mécanismes dédiés à l’audition. Une nouvelle définition de l’Ordre des Orthophonistes et Audiologistes du Québec disponible depuis juin 2006 indique que le trouble de traitement auditif (TTA) est une limitation persistante des capacités altérant la performance dans le traitement du signal acoustique qui ne s’explique pas uniquement par une atteinte de la sensibilité auditive. Un trouble de traitement auditif désigne, par exemple, un ensemble de limitations de la performance au plan de la perception d’un signal dans le bruit, de la latéralisation, de la localisation, de la discrimination auditive, de l’identification de patrons auditifs et de l’organisation séquentielle. La personne entend bien les sons doux mais c’est le passage et le traitement du son dans les voies auditives qui causent un problème.

Quelles sont les habiletés auditives impliquées dans le traitement auditif de l’information?

Discrimination auditive :

Capacité à percevoir une différence entre deux stimuli sonores (Leroux et al. 1993). Les stimuli peuvent être des sons non verbaux (ex. : environnementaux), des phonèmes (consonnes, voyelles) ou des mots (Rampp, 1980).

Identification de patrons auditifs (Temporal patterning) :

Capacité à percevoir des changements dans les contours des signaux acoustiques (Mendel et al. 1999).

Intégration (sommation) temporelle :

Capacité à détecter un son grâce à la sommation de l’énergie dans le nerf auditif (Comité ad hoc OOAQ, 2006).

Latéralisation auditive :

Capacité de situer à l’intérieur de la tête des stimuli sonores présentés sous écouteurs (Leroux et al. 1993).

Localisation auditive :

Capacité à situer dans l’espace la provenance d’un stimulus sonore (Leroux et al. 1993).

Masquage temporel :

Phénomène acoustique par lequel un son est rendu inaudible par un son qui le précède, le succède ou qui est présenté simultanément (Comité ad hoc OOAQ, 2006).

Résolution temporelle :

Habileté à percevoir des segments sonores présentés successivement très près dans le temps comme étant des évènements distincts (adapté de Stack, 1997) (ex. capacité à percevoir un intervalle entre deux sons).

Organisation séquentielle auditive :

Capacité à conserver dans l’ordre approprié l’empreinte laissée par une suite de stimuli sonores (Leroux et al. 1993).

Les autres fonctions mentales telles que l’attention, la mémoire, le langage et les limitations d’activités pouvant y être associées sont exclues de la définition du TTA. Les difficultés que rencontre un enfant dans l’exécution de certaines activités auditives peuvent s’expliquer par une limitation des fonctions mentales, perceptuelles ou sensorielles. Par exemple, les troubles de l’attention, du langage oral et écrit, les troubles des fonctions intellectuelles, les troubles de la fonction psychosociale, les troubles du tempérament et de la personnalité et les troubles de la motivation comptent parmi les limitations qui peuvent entraîner des restrictions à l’exécution des activités auditives. Par conséquent, la réduction observée à certaines performances requérant l’audition, n’est pas forcément associée à une limitation des capacités auditives. Finalement, certaines activités, telles que l’apprentissage, peuvent présenter des limitations qui peuvent être reliées ou non à des restrictions à l’exécution des activités auditives.

Quelles sont les manifestations observables?

• Difficultés avec la séquence des consignes
• Difficultés avec la séquence des sons
• Difficultés d’organisation dans les tâches
• Difficultés avec la parole rapide
• Difficultés dans la compréhension de consignes
• Difficultés à saisir le sens d’une phrase avec l’intonation
• Difficultés dans les cours de musique
• Difficultés à l’école et/ou à la maison dans la compréhension des consignes dans le bruit
• Difficultés à l’écrit, confusions de sons
• Difficultés dans les tâches demandant le transfert d’information d’une modalité à une autre (prendre des notes, mettre des mots sur des sons, etc.)

Qu’est-ce qui cause un problème de traitement auditif?

Dans la littérature, on retrouve principalement 3 causes :

1. Retard de maturation du système nerveux auditif central; maturation du cerveau possible jusqu’à l’âge de 14 ans.
2. Atteinte neurologique diffuse ou localisée (ex. traumatisme crânien); atteinte permanente mais soumise à la plasticité du système nerveux.
3. Atteinte développementale (ex: dysphasie). Notez toutefois que l’anatomie et la physiologie de l’audition centrale demeurent complexes et encore méconnues.

En quoi consiste l’évaluation?

On doit d’abord faire une évaluation de l’audition périphérique (audiogramme) afin de vérifier si l’enfant « entend bien ». Par la suite et souvent lors d’une deuxième rencontre, nous procédons alors à la passation des épreuves, selon les difficultés observées et l’âge de l’enfant.

Mon enfant prend du Ritalin ou un autre psychostimulant. Doit-il être sous médication pour les évaluations?

Il est préférable d’évaluer les habiletés auditives de votre enfant telles que représentées en classe. Ainsi, nous pourrons alors, plus justement, tenter de généraliser les résultats obtenus avec son plein  » potentiel auditif  » en classe.  Nous recommandons donc de s’assurer que, s’il y a lieu,  la médication de l’enfant soit prise de façon à être efficace au moment de la rencontre.

Un audiogramme passé dans une autre clinique peut-il servir?

Nous ne pourrons pas nous en servir même s’il est passé la veille car il faut ajuster finement les niveaux sonores pour les épreuves auditives en fonction de la sensibilité actuelle de votre enfant (une congestion d’oreille est si vite arrivée et cela modifie les résultats). Toutefois, nous apprécions que vous nous donniez des photocopies des évaluations audiologiques antérieures afin de documenter sa santé auditive.

Qui peut passer ces évaluations?

On possède des épreuves standardisées en franco-québécois pour l’enfant de 7 ans et plus. En effet, les normes, les consignes et les tâches demandées à l’enfant ne permettent pas d’effectuer l’évaluation avant cet âge.  Il ne nous est donc pas possible, pour le moment, de rencontrer les enfants de moins de 7 ans, dans le cadre de ces évaluations.

Quels sont les services disponibles à Audio Conseil?

Nous offrons l’évaluation de l’audition périphérique et de l’audition centrale. L’audiologiste soutiendra également les parents en ce qui concerne le suivi des recommandations formulées dans le rapport d’évaluation (exemple d’une recommandation: modification des conditions acoustiques de la classe).  Enfin, il est aussi possible que l’audiologiste collabore avec les intervenants scolaires afin de favoriser une intégration scolaire réussie.

Y a-t-il de l’attente?

Peu. C’est un des nombreux avantages de choisir l’équipe d’Audio Conseil. Vous pouvez compter un maximum de 1 mois avant l’obtention d’une rencontre.

L’évaluation peut-elle être couverte par une assurance?

La plupart des polices d’assurance ne mentionne pas les évaluations de l’audition centrale. Cependant, elles couvrent fréquemment l’évaluation effectuée par un audiologiste qu’elle soit de type périphérique (souvent appelée audiogramme) ou central.

Y a-t-il des frais encourus?

Il vous en coûtera 350 $ pour l’évaluation périphérique, centrale et la production d’un rapport.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter l’article du Médecin du Québec (Reproduction autorisée)

Vous avez pris un rendez-vous? Veuillez alors remplir les deux sections de notre questionnaire; assurez-vous qu’ils soient remplis à l’encre bleue et remis à l’audiologiste lors de la rencontre.